Saches un jour mon fils que je suis venu en ces lieux laissant une trace de ce passage j'ai parlé aux astres qui m'ont donné cet espoir de dire et d'écrire. Une poudre d'or m'a été donné j'en ai fait l'encre de ma vérité tracée dans des roches cachées pour toi non loin d'ici mon fils. Toutes ces étoiles que tu voit sont venues et se sont posées. J'ai osé demander à un de mes dieux comment faire et à ce jour encore sans réponse je suis.
Mon fils toi qui n'est pas venu sur cette terre me rejoindre où j'aurai pu te montrer tant de choses, tant d'amour. J'aurais aimé te murmurer à l'ombre d'un arbre les cachettes qui jadis me servaient de lieu de 'batailles' ces sentiers aujourd'hui remplis de béton. J'aurais aimé te montrer ces sillages où des bouts de mes culottes semblent encore visibles goudronnés depuis. J'aurais aimé te parler des cigales couvrant le flot d'une rivière, te faire toucher du doigt les astres dont le mien est inscrit en lettre d'or juste derrière le soleil non loin de mon coeur.
Te dévoiler ces secrets, ces dunes au grain si fin te carressant les joues, ce vent si fort te fouettant la chevelure, ces femmes si belles aux yeux masqués de couleurs dansantes au grè de la tempête. Te montrer la force d'un océan bercant les hommes aux vagues luisantes et remplies de pleine lune. J'y ai cru des nuits des jours des mois des années. Ces périodes dites de longues absences ont été comblées un jour. Oubliant ce vide de toi ce manque d'avoir un fils que j'aurai pu rencontrer comme deux copains d'enfance errant main dans la main, ces filles, ma descendance, mes déesses, mes vies, ont su me donner tant d'amour tant de joie tant de tendresse tant d'affection que j'ai fini par oublier ton absence mon fils. Toi qui n'est jamais venu toi qui n'est jamais né.. mon fils.